Imprimer cette page

rapport


Gérard VASSEUR

COMPIEGNE

 

DIPLOME D’UNIVERSITE DE 1er CYCLE

ETHOLOGIE DU CHEVAL

 




Impact de l'éducation et du travail sur la

relation homme-cheval

 

 

 


SOMMAIRE


Introduction

 

1. Description P.4

1.1 Les différentes étapes de l’éducation

1.2 Pratiques et nature des interactions

1.3 Les contraintes liées au travail


2. Impacts sur la relation à l’homme

2.1 Evaluation de la qualité de la relation

2.2 Impacts sur la relation homme-cheval

2 .2.1 La notion du bien-être animal

2.2 .2 Impact de l’éducation et du travail sur le cheval

2.2.3 Impact à court et long terme sur la relation


Conclusion

 

 


INTRODUCTION

En milieu naturel, le cheval est une proie. Depuis des millions d’années, face à un danger, il survit grâce à la fuite ou à son agressivité s’il est cerné. Aujourd’hui, même après une domestication depuis quelques milliers d’années, il a conservé ses instincts naturels. Les réactions violentes lors d’un stress important le rende toujours  potentiellement dangereux pour l’homme.

Depuis des millénaires, il existe des écrits qui traitent de la manière de communiquer avec l’animal. Xénophon, dès 391 av JC prodiguait déjà une conduite à tenir pour familiariser le poulain à l’homme avant de le remettre entre les mains du dresseur. Entre l’homme et le cheval, la communication n’est pas naturelle car ce sont deux espèces différentes, donc deux mondes sensoriels différents et des modes de communication différents. De ce fait, pour une relation harmonieuse, il est indispensable de connaître et de respecter les besoins de chacun.

Cependant, les interactions sont parfois périlleuses avec les chevaux. On observe, d’après les statistiques de la MSA (Mutualité Sociale Agricole), que dans certaines régions, le secteur cheval est celui qui comporte le plus de risques, devant le secteur des travaux forestiers. Des accidents très graves indisposent des professionnels pendant plusieurs mois (arrêt de travail).

Dans la pratique, certaines manipulations sont des sources d’accidents dont la mise du tord-nez (Pasquet 2004), ou encore l’approche de chevaux d’élevage dont certaines manipulations précoces induisent plus tard un évitement du contact à l’homme (S.Henry). Le constat est que les erreurs humaines sont commises à tous les stades de la vie du cheval. Cela commence dès la naissance du poulain. D’après certaines expériences, le rejet du poulain par sa mère serait imputable à l’homme (Houpet Kusunose, 2001), (Marthe Kiley–Worthington). Par la suite, il est difficile à l’éleveur d’assurer l’éducation de cet orphelin comme l’aurait accompli sa mère, et ce poulain manquera alors de repères sociaux.

Cette énumération nous montre que le cheval n’est pas naturellement soumis à l’homme. La communication homme-cheval est toujours difficile de nos jours, et cela est dû à divers facteurs.

L’objectif de ce rapport est de décrire en première partie les différentes étapes de l’éducation, les modalités possibles (pratiques, nature des interactions) et les contraintes liées au travail.

En deuxième partie, je traiterai des impacts sur la relation à l’homme avec une évaluation de la qualité de la relation (méthodes, mesures) et les impacts à court et long terme de cette relation.


 

  1. DESCRIPTION

 

1.1 Les différentes étapes de l’éducation

Dans la vie du cheval, il existerait des périodes pendant lesquelles les chevaux seraient plus réceptifs aux apprentissages. Il semble que «  toute période de réorganisation   associée à un stress peut être considérée comme une période optimale pour l’apprentissage, car l’individu est alors plus sensible aux stimuli de son environnement » (Bateson 1979).

La mère a une influence majeure sur le développement de son poulain. Avec ses nombreuses stimulations, elle facilite l’adaptation de son jeune à l’environnement physique et social et favorise ainsi le développement des capacités d’apprentissage. Que ce soit en conditions naturelles ou dans nos sociétés actuelles, la naissance représente une période privilégiée pour la mise en place du lien mère-poulain. Cette intimité de quelques heures doit être respectée afin d’éviter un éventuel rejet de la mère et surtout de se faire agresser. Elle est capable même si elle est d’un rang hiérarchique inférieur, de défendre son poulain contre la dominante du groupe et contre le soigneur. La seule tâche est de surveiller discrètement la relation de la mère et de son poulain pour intervenir si nécessaire. Durant les premières heures de vie, le poulain acquiert un certain nombre de comportements de base selon une séquence temporelle bien définie tels que les mouvements de la tête, le décubitus sternal, l’orientation visuelle, etc… ( S. Henry). Les jours suivant la naissance seront plus favorables à une familiarisation à l’homme avec quelques exercices simples comme la présence passive, les contacts physiques (caresses), la pose du licol, etc…

Si le poulain vit dans des conditions naturelles, son apprentissage se fera avec sa mère comme partenaire préférée, et pourra explorer l’environnement tout en se détachant d’elle progressivement afin de créer d’autres affinités avec ses congénères. Par la suite, le sevrage s’effectuera avec l’arrivée du poulain suivant ou un peu plus tard si la mère est non gravide (vers 15-16 mois). En revanche, le sevrage intervient traditionnellement dans les élevages vers l’âge de six mois, et cette période serait favorable à l’apprentissage. Comme expliqué ci-dessus, il y a un stress plus ou moins important pour le poulain durant cette période. Ensuite, les yearlings destinés à la course aborderont le débourrage et commenceront le travail pour courir sur les hippodromes vers l’âge de 2 ans. Les chevaux de sport (CSO, dressage, concours complet, endurance,..) seront débourrés vers 3 ans et travaillés régulièrement pour sortir en compétition jusqu’à la fin de leur carrière, vers l’âge de 15-17 ans. Les chevaux de loisir reçoivent aussi une éducation de base mais passent généralement plus de temps au pré que les chevaux de sport.

En fonction de l’enseignement reçu, de l’expérience de chaque personne, les pratiques de l’apprentissage du poulain et du cheval varient.

1.2  Pratiques et nature des interactions

Il y a plusieurs approches  pour éduquer ou familiariser un cheval. Certaines sont plus ou moins contraignantes voire brutales.

A l’inverse, des techniques plus douces, semblent être mieux acceptées par le cheval et plus efficaces à long terme, telles que celles préconisant :

-          la remise en question de l’éducateur,

-          le temps d’observation,

-          la prise en compte  de divers facteurs comme la maturité du cheval, sa fatigue, son niveau d’éducation,

-          les renforcements positifs.

Dès la naissance, l’éleveur intervient sur le poulain par habitude pour vacciner, pour les soins, pour l’amener à la mamelle, etc… Très souvent ces manipulations se font dans la précipitation et avec plus ou moins de contraintes sur le poulain. Il y a quelques années, le Dr Miller (1991) a élaboré une méthode qui consiste à manipuler le poulain dès la naissance. Elle consiste à le désensibiliser d’un environnement que le futur cheval sera susceptible de rencontrer. Pendant ces manipulations, on peut observer chez les poulains que la fréquence cardiaque est élevée, avec des contractions musculaires permanentes et une grande résistance.

Pendant la période sous la mère, l’éleveur manipule le poulain pour diverses raisons, dont les soins, les vermifuges, l’identification, le parage des pieds. La pratique employée pour le contenir et lui mettre le licol est souvent brutale ce qui induit un gros stress à chaque intervention. Très souvent, profitant de l’occasion, plusieurs opérations sont pratiquées en une seule fois.

Par la suite, les poulains vivent au pré en lots de mêmes âges et rentrés dans une stabulation l’hiver ou maintenus seuls dans un box de 10 m². Vers l’âge de deux ans et demi intervient le débourrage. Il est habituellement constitué de différents exercices : approche au box, travail en longe dans un rond de longe et acceptation du cavalier sur le dos du cheval. C’est une activité reconnue à risques pour le cavalier, et certains se sont même spécialisés dans ce travail. Les techniques employées sont souvent contraignantes pour le cheval.

Peut-on diminuer ces contraintes supportées par l’animal ?

A ce sujet, il y a eu diverses expériences scientifiques réalisées dans l’approche et les manipulations du cheval :

-          Les manipulations du poulain, avec plus ou moins de contraintes lors du jeune âge, ne permettent pas l’acceptation spontanée des manipulations ultérieures (S.Henry, 2006 ; L.Lansade et al, 2005).

-          A l’inverse, établir une relation de confiance avec la mère facilite l’établissement d’une relation positive entre l’homme et le poulain à un stade précoce, voir même certaines manipulations du jeune par la suite (S.Henry et al, 2005).

-          D’autres manipulations avec le renforcement négatif pour l’apprentissage ont été utilisées sur des poneys d’un centre équestre. Un stimuli désagréable est appliqué sur l’animal jusqu’à obtention de la réponse souhaitée (Léa Lasande). Même si l’éducateur reste réfléchi, cette technique paraît plus pénible pour le poney que le renforcement positif.

-          Enfin, certaines personnes punissent l’animal pour lui interdire un comportement. La punition intervient après l’action. C’est une technique qui fait apparaître beaucoup de contraintes et de brutalité, ainsi qu’une certaine colère de la part de l’éducateur.

D’autres facteurs comme l’environnement, l’ambiance de travail influent aussi sur la relation homme-cheval.


1.3 Les contraintes liées au travail

N’oublions pas que dans la nature, les chevaux ont un répertoire comportemental très diversifié et riche en interactions sociales. C’est un animal grégaire avec une structure et une organisation sociale au sein du groupe familial. Sur vingt quatre heures, ils se déplacent, ils mangent, ont différentes activités qui totalisent une quinzaine de kilomètres quasiment au pas. Ils mangent seize heures et se reposent entre cinq et six heures en plusieurs périodes. De plus, le cheval est un animal rythmé qui recommence la même chose chaque jour. Il est attaché à l’endroit où il vit et en interaction avec son domaine vital.

Par commodité pour l’homme, les chevaux au travail séjournent quasiment  tous au box, voire dans des stalles il y a encore quelques dizaines d’années, et ce mode de vie  réduit ou supprime leurs comportements naturels. L’expérience et les connaissances du propriétaire influent sur le bien être du cheval qui doit s’en accommoder. Leur budget   temps de la vie au box est différent de celui à l’état naturel. Il y a un manque de mouvements réguliers sur vingt quatre heures. Les rations constituées d’aliments concentrés sont souvent trop riches. Au box le cheval mange des aliments secs à l’inverse du pré où l’herbe est plus humide. De plus les contacts sociaux sont quasi inexistants.

Ce problème est encore plus récurrent chez les chevaux de compétition, qui doivent sans cesse s’acclimater à un nouvel environnement de par leurs déplacements réguliers (presque toutes les semaines).

L’activité physique du cheval est totalement modifiée avec un cavalier sur le dos, divers enrênements et les sollicitations aux allures vives maintenues relativement longtemps. De plus, les méthodes de travail et les humeurs de chaque cavalier obligent le cheval à s’adapter en permanence.

Après cette description de la vie du cheval auprès de l’homme il est souhaitable d’analyser les impacts sur la relation homme-cheval.


  1. 2. Impacts sur la relation à l’homme

2.1 Evaluation de la qualité de la relation

Selon Hinde en 1979, la relation est une succession de répétitions dans le temps des interactions entre individus qui se connaissent, influencées par les interactions passées et les attentes quant aux interactions futures. La qualité de la présente interaction dépend de la mémoire laissée lors de la dernière rencontre et détermine la future relation.

Nous pouvons évaluer la qualité de la relation à l’homme par l’observation des chevaux dans leur milieu habituel et noter leurs comportements. Les différents comportements de l’homme et du cheval nous renseignent sur la qualité et l’harmonie du moment. Un cheval qui a souvent les oreilles couchées nous révèle un certain mal-être (des douleurs) (C. Fureix). Les douleurs au travail peuvent entraîner à long terme des tensions dans la relation avec le cavalier.

L’évaluation s’effectue aussi avec des tests comportementaux. Les trois plus communs sont :

-          une personne restant immobile, debout dans un box, dans un paddock ou dans un pré à distance des chevaux,

-          un test d’approche, une personne approche du cheval avec un pas régulier et lent,

-          un test de caresses qui mesure les réactions ou la tolérance au contact humain.

Dans ces tests, il est mesuré la latence d’approche ou d’acceptation du contact, les scores de réactivité et les comportements (regards, position des oreilles…). Il faut distinguer si l’animal accepte la contrainte ou s’il est libre de ses mouvements et dans ce dernier cas, il fait confiance à l’homme de son plein gré. Ces tests ont permis de vérifier par exemple qu’avec la méthode du Dr Miller et les manipulations des poulains avec contraintes physiques à différents âges sous la mère ou au sevrage avaient des effets plus ou moins limités dans le temps, ou méritaient des  « piqûres de rappel » afin d’être efficaces.

Les expériences ont montré que les approches indirectes (présence passive, brossage de la jument) par rapport aux approches directes (caresses forcées, amener le poulain à la mamelle) étaient plus performantes dans le temps avec une mémoire positive. La confiance en l’homme est de ce fait plus importante. Le simple fait d’approcher les chevaux lors de la distribution de l’alimentation crée un lien entre l’homme et le cheval. A la suite d’expériences dans des élevages sur l’approche spontanée des poulains et des jeunes, il a été constaté que certains menaçaient d’attaquer l’homme, ou tous les  individus fuyaient à l’approche de l’humain (Kruskall-Wallis).

Un indicateur comme le stress peut nous renseigner sur la qualité de la relation avec l’homme. Un cheval stressé est potentiellement dangereux et est peu disponible pour l’apprentissage. Ce comportement est visible principalement grâce à la position de la tête et de l’encolure qui sont très relevées. Dans ce cas, le taux de cortisol, hormone secrétée lors du stress, devient anormalement élevé et nous renseigne sur l’évaluation du stress chez le cheval. Un autre indicateur pour repérer le stress est l’augmentation brutale de la fréquence cardiaque.

Après avoir évalué la qualité de la relation entre l’homme et le cheval,  quels sont les impacts à court et long terme sur cette relation ?


2.2  Impacts sur la relation homme-cheval

2.2.1 La notion de bien-être animal

Selon la définition de Broom (1986), le bien-être de l’animal est respecté si l’environnement satisfait d’emblée tous ses besoins ou si les efforts que l’animal doit fournir pour les satisfaire restent faibles. Le bien-être animal fait appel aux aspects physiologiques, environnementaux, sanitaires, comportementaux et psychologiques.


2.2.2 Impact de l’éducation et du travail sur le cheval

Certaines méthodes d’élevage induisent plus ou moins des réactions dangereuses chez les jeunes chevaux que l’on met au travail. Des expériences ont montré que, par rapport à des animaux élevés en groupe, lorsque les chevaux sont maintenus seuls, ils mordent et tapent cinq fois plus (Sondergaard & ladwing 2004), montrent plus de nervosité au travail (environ dix fois plus de coups de tête) par rapport à des animaux élevés en groupe (Riviera et al.2002). Ces comportements anormaux débouchent sur des souffrances physiques et provoquent des réactions indésirables et parfois des agressions (Casey 2002). Le confinement peut encourager des réactions au travail, car la privation sociale entraîne davantage de morsures et coups de pied au travail (Riviera et al, 2002). Dans ces cas, comme le démontre ces conclusions, les chevaux n’auront pas de liens positifs avec l’homme puisqu’ils ont des comportements indésirables envers lui et la relation se dégradera.

A l’inverse, lorsque les poulains ont un environnement qui respecte le bien-être animal et que l’approche des chevaux se déroule avec le moins de contraintes possibles ou renforcée positivement, le cheval sera plus serein dans les relations avec l’homme. Cette démarche paraît très intéressante pour limiter les accidents.

Si les besoins de l’animal ne sont pas respectés, des stéréotypies apparaissent au sein des  écuries. Les chevaux atteints veulent se soustraire à leur situation de mal-être. On rencontre différents comportements comme le mâchonnement, le léchage des murs, le va et vient, le roulement de langue, la langue en serpentine, le tic à l’appui , le tic à l’ours, le tic à l’air, l’excès de mouvement, etc… Ils apparaissent même après certains traumatismes survenus sous la mère, le plus connu étant le sevrage. Certains chevaux déclarent des stéréotypies très tôt, le travail d’une heure par jour joue un rôle important dans l’apparition des stéréotypies. En effet, une étude a été réalisée dans une écurie et il a été constaté une stéréotypie bien définie pour chaque type de travail (Martine Haussberger). On observe ainsi une augmentation du tic à l’ours avec l’augmentation du temps au travail (Christie et al. 2006). Il y a par exemple plus d’émotivité et de stéréotypies chez les chevaux de dressage (M.Hausberger et al. 2004, McGreevy et al. 1995). Ces stéréotypies limitent l’apprentissage. Plus la relation à l’homme est négative plus l’émotivité est grande. Même le soigneur habituel influence le comportement du cheval lors de l’apparition d’une personne étrangère (M.Hausberger & Muller 2002).

Lors des séances de travail, souvent d’une heure par jour, il est important de connaître les processus d’apprentissage pour développer une relation positive homme-cheval. En effet un manque de connaissances peut conduire le cheval à une démotivation, à des comportements inappropriés et des névroses. Les répercussions de notre environnement sur le cheval influencent plus ou moins la relation à l’homme.


2.2.3 Impact à court et long terme sur la relation

En partant de la constatation du bien-être animal, tous les aspects cités plus haut influenceront sur la relation avec l’homme. On peut imaginer que la relation homme-cheval sera positive avec un cheval sans douleur, étant plus disponible physiquement et mentalement. On peut s’appuyer sur l’étude de C.Fureix sur les indicateurs de bien-être / mal-être chez le cheval dans quelques centres équestres. Elle laisse supposer qu’il y aurait un lien négatif entre le bien-être altéré du cheval et la relation humaine.

A court terme, le cheval libre de ses mouvements ayant subi des contraintes évitera ou fuira l’homme. Il s’avère que certains apprentissages (renforcements positifs) laissent chez le cheval une mémoire positive et influencent une relation de confiance très rapidement avec l’homme. A l’inverse, d’autres renforcements plus contraignants (négatifs), auront pour effet de développer du stress qui demandera un temps plus long d’adaptation, et d’entraîner une relation de confiance peu fiable avec l’homme.

L’expérience de Léa Lansade sur la réalisation de quelques pas de reculer sur des poneys de club, nous montre que ces derniers entraînés avec des renforcements positifs apprennent plus vite avec peu d’ordres, et que la relation à l’homme est supérieure à court terme par rapport aux poneys ayant reçu des renforcements négatifs. De plus les poneys ayant reçu les renforcements négatifs avaient une fréquence cardiaque plus élevée au fur et à mesure des jours de l’expérience. Après trois jours, la fréquence cardiaque était déjà anormalement élevée avant l’exercice. Les poneys ayant reçu les renforcements positifs apprennent plus vite, mémorisent mieux et la relation à l’homme est supérieure par rapport aux autres poneys.

A long terme, les chevaux qui sont acteurs de leur relation à l’homme (sans contrainte physique) seront plus proches de lui quelque soit la personne par la suite.

Il faudrait, idéalement, laisser une mémoire positive à chaque intervention humaine sur le cheval pour favoriser positivement les relations suivantes.


CONCLUSION


Dans la vie du cheval, certaines périodes sont plus propices à l’apprentissage et plus favorables à un  enseignement spécifique.

Différentes manipulations sont pratiquées sur les chevaux avant l’âge de trois ans pour des raisons courantes ou urgentes. Les éleveurs ne prêtent pas beaucoup d’attention à leur démarche vis à vis des poulains. Ils considèrent généralement qu’ils ont peu de temps et ne visent que le résultat sans se préoccuper de la manière d’aborder le poulain. Selon mon opinion, ils ne connaissent pas l’importance des approches sans contraintes qui laisseraient une mémoire positive à chaque intervention auprès de leurs chevaux. Certaines expériences dans quelques haras nous ont montré que les réactions des poulains face à l’homme pouvaient être excellentes comme catastrophiques. Ils découvrent après quelques années que certains chevaux adultes sont très émotifs à l’approche de l’homme sans en connaître les raisons.

Les poulains réagissent plus violemment aux exercices contraignants et cherchent ensuite à fuir l’homme. Si le poulain est acteur de sa relation, le lien de confiance avec l’homme sera solide et pérenne quelque soit les demandes. L’éducation avec le renforcement positif (récompense) induit un apprentissage plus rapide, une meilleure mémorisation, améliore la relation à l’homme avec moins de comportements indésirables.

L’environnement que l’on réserve aux chevaux est souvent très différent de leur habitat naturel et ceux-ci dépérissent pour diverses raisons (stéréotypies, boiteries,…). De plus, trop de contraintes au travail finissent par avoir raison de leur adaptabilité et les propriétaires utilisent une panoplie de produits miracles, alors qu’un peu de connaissances sur les besoins des chevaux et un peu de bon sens résoudraient bon nombre de problèmes.

Une remise en question de l’être humain est indispensable pour améliorer le bien-être de l’animal dans son environnement et son éducation. Lors de problèmes de communication avec le cheval, l’homme doit se référer au proverbe : «  le cheval est notre miroir ».

Partant du constat que les chevaux détectent admirablement le moindre mouvement ainsi que nos émotions qui peut les stresser, une expérience scientifique avec des personnes gérant parfaitement leurs gestes et leur mental, pourra peut-être nous démontrer qu’une parfaite relation homme-cheval se développe dès l’approche du cheval.


Page précédente : Ethologie
Page suivante : Bien dans ses pieds nus